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Delphine Valluet

Journaliste pendant près de 15 ans pour la télévision, j'ai décidé de créer ce jardin en 2004. Je n'avais pas forcément conscience, à l'époque, du temps qu'il faudrait y consacrer. Planter, entretenir, nettoyer, tailler, soigner...tous ces gestes sont devenus, au fil du temps, essentiels à mon équilibre.

 

Une amitié

Ce jardin est le fruit d’une rencontre et d’une amitié avec un jardinier spécialisé dans la mise en scène et les décors végétaux éphémères. Je lui ai demandé de m’aider à créer un décor permanent et évolutif. Une sorte de spectacle vivant qui évoluerait en fonction des années et des saisons.

 

Un espace vierge

Personne ne s’était véritablement occupé d’aménager cet espace, j’ai donc pu faire exactement ce que je voulais sans avoir à composer avec l’existant.

 

Impatience

On dit souvent qu’il faut être patient quand on fait un jardin. Moi j’étais impatiente, et je voulais qu’en 3 ans le jardin  devienne spectaculaire. J’ai donc, sur les conseils de mon ami jardinier, planté de gros sujets, mélangé les essences à croissance lente ( acer palmatum, hêtre pourpre, le taxodium, conifères nains...) et celles à croissance plus rapide (oranger du Mexique, .fusain, aralias, pittosporum…)

 

Le style du jardin

Je voulais un jardin luxuriant, une jungle romantique. 

Il n’y a pas beaucoup de fleurs. Il y a les bulbes aux floraisons printanières que je plante à l’automne, les rhododendrons et les azalées, les céanothes et les cornouillers, les roses et le jasmin mais ce jardin est avant tout construit sur des nuances de feuillages : il y en a des verts, des bleus, des rouges et des argentés. Il y a les feuilles vernies, les mates ou encore les veloutées, il y en a des dentelées, des pointues, des qui piquent et des vaporeuses et principalement, des feuillages persistants.

C’est un jardin qui est spectaculaire au printemps et qui m’enchante à l’automne car les arbres, notamment les acers palmatums et certains conifères comme le cryptomeria, changent de couleurs. Fin octobre, début novembre, c’est lété indien et le jardin n'est jamais aussi coloré qu'à cette période.

 

L’entretien

Un jardin, c’est une organisation d’objets, de matières et de clarté. Pour que ce jardin soit beau il faut qu’il soit très bien entretenu. C’est un travail quotidien et une attention permanente.

 

La taille

Il s’est agit dans un premier temps de construire et de remplir l’espace. Il faut maintenant gérer la croissance.  Je dois me faire violence pour tailler sévèrement tel arbre ou tel arbuste. Pour que chaque plante ait son espace vital. Sinon elles s’affaiblissent. Et dans ce jardin, tout très vite, car il est tellement dense... Il faut être vigilant. 

 

Un art de vivre 

Je venais d’un univers où tout est toujours en mouvement, il fallait aller vite, poser plein de questions… J’ai appris à me poser, à prendre mon temps. Jardiner est plus qu’une passion, c’est un art de vivre, finalement assez proche de la méditation. On est dans le moment présent, concentré sur ses gestes, on ne taille pas n’importe comment un arbre par exemple. On est attentif, concentré et, de fait, on arrête de psychoter. C’est physiquement parfois assez dur, on s'esquinte le dos, les mains... mais c’est dans l’ensemble profondément défatigant.

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